jeudi 19 novembre 2009

judgment day 1

Aujourd'hui se tenait la première journée de délibération du concours grafika. N'allez pas croire que je profiterai de cette tribune pour dévoiler quoi que ce soit sur les résultats. Ce serait mal me connaître. D'ailleurs, et je vous le jure, j'ai déjà oublié certains des gagnants. Cependant, je voudrais partager quelques petites pensées sur mon expérience de cette première journée.

1- Il y aura tout plein de frustrés (encore) cette année.
2- Le «beau» est une notion abstraite, contextuelle et relative.
3- Le «pertinent» est une notion un peu plus quantifiable, et c'est tant mieux!
4- L'intelligence fait sourire, non pas parce que c'est drôle, mais bien parce que ça fait plaisir à voir (je parle aussi de mes collègues-jurys dans cette affirmation).
5- Le puits de lumière au loft d'Infopresse procure une superbe lumière. J'en veux un pareil.
6- Je me suis parfois dit, au courant de la journée : «shit! j'aurais aimé y avoir pensé.»
7- Je me suis parfois dit, au courant de la journée : «$%%&?*! à quoi y'ont pensé d'envoyer ça!»
8- Le design ça sauve pas des vies. Malgré quelques débats enflammés à pu finir.
9- Faut savoir se détacher.
10- Si ces mêmes pièces avaient été jugées par un jury différent, lors d'une une journée différente, dans une ville différente, une saison différente, un lieu différent, etc, nous aurions possiblement eu droit à de petites - j'insiste sur petites - différences au niveau des gagnants. Parce que la complexité de l'acte de juger une pièce en design graphique est à la hauteur de la complexité perceptuelle et émotive de l'individu qui la juge, celui-ci confronté à six ou sept individus vivant la même problématique. Parce que les critères d'évaluation sont A. la facture graphique, B. la pertinence, C. l'innovation, et que tous ces critères peuvent être interprétés de diverses façons, d'un individu à l'autre. Parce que l'histoire, l'expérience, voire le code génétique de chaque individu façonnera sa manière de comprendre les choses.

J'ai beaucoup pensé à mon expérience d'enseignant aujourd'hui. C'est similaire. Je dois ponctuellement corriger les projets de mes étudiants. Je m'établis des grilles d'évaluation plutôt complexes, détaillées, qui me permettent de décortiquer les différents aspects de la pièce, en fonction d'une tonne de données. Il est important de baser ses résultats sur des critères d'évaluation qui sont le plus objectifs possibles.

En ce sens, certains grands prix d'aujourd'hui ne correspondaient pas vraiment à mes goûts personnels en matière de graphisme. Mais la pertinence, le contexte de réalisation, de diffusion, le pouvoir d'évocation de la pièce, la communication, l'intelligence m'ont ralliés. Et probablement, quelque fois, les effort de persuation de mes collègues! Parce que jury et débats sont de mèche.

Voilà ce qui fait, à mon avis, la beauté d'un concours : la diversité et l'identité des individus qui forment son jury. Qu'on aime ou pas leur book. Ils ont été choisis pour faire le travail, très humblement et honnêtement, en demeurant intègres à leurs propres valeurs mais ouverts aux échanges. Et en bout de ligne, tous ceux qui se sont prêté au jeu de soumettre des pièces témoignent de l'acceptation de toutes ces conditions. Ils ne pourront donc se plaindre des conclusions.

C'est mon avis.

La suite demain. Ou samedi. Ou plus tard.
Ou le 4 février!


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