mercredi 27 janvier 2010

Douce violence

L'affiche de film devrait posséder, à l'image du film dont elle fait la promotion, ces qualités qui transcendent ; surpassant la simple narration, l'explication, la représentation de deux-trois têtes d'affiches. Il en est malheureusement tout autrement (blâmons ici les producteurs). L'affiche de film que nous côtoyons au quotidien est donc prévisible, rébarbative, et ne livre en aucun point la promesse d'une expérience cinématographique qui en vaille le déplacement. C'est le festival des lieux communs : photomontage de premier niveau dans lequel s'entremêlent en background quelques plans des scènes payantes, de part et d'autre du personnage principal, photographié en gros - très gros! - au centre de la composition, la gueule léchée, l'œil luisant. Un titre. Des noms.

Je suis tombé sur cette petite série d'affiches, probablement fictives, de films de Quentin Tarantino. Je n'ai malheureusement pas la source de leur auteur. D'un graphisme juste, elles sont simples, dépouillées, intriguantes et parviennent à installer une narration, sans tout livrer. Ces affiches proposent, d'un langage original, une interprétation personnelle de l'histoire, truffée d'indices, parfumée de symboles, d'images évocatrices. Enfin, par tout ce qu'elles ne révèlent pas, elles nous supplient d'aller chercher les réponses en salle. N'est-ce pas là la vocation de l'affiche de film, soit de nous inviter à aller prendre place au cinéma?




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S.v.p.
rappelez-moi que j'ai un blog
à nourrir.
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mardi 19 janvier 2010

Statut !


Récemment, l'équipe chez Dynamo, boîte de design montréalaise, a lancé Statut - Vol. 1, un recueil typographique plutôt intéressant. L'ouvrage consiste en la récupération et la mise en page de plusieurs dizaines de statuts postés sur Facebook, Twitter, ou autre outil de réseautage social.

D'un format intime, typographiquement très riche, empruntant un style classique et ponctuant judicieusement certains passages, ce livre possède l'étoffe d'un grand classique qui saura traverser les époques. Ironiquement, et c'est ce qui en fait une bonne part d'intérêt, le sujet traite d'éphémérité, de spontanéité, de banalité, d'ordinaire réinventé.

Pour ne citer qu'en partie la préface :

De nos jours, votre prestige, voire même votre crédibilité sont liés directement à votre capacité de maintenir une page Facebook rédigée et coiffée avec soin, à votre capacité à Twitter « sur le fly » et d'être actif et présent sur votre outil de « chat » en tout temps, indépendamment de l'heure du jour, du contexte ou de votre état physique et mental.

[...]

Nous espérons que ce livre saura vous inspirer à écrire quelque chose qui vaut la peine d'être lu la prochaine fois que vous verrez « À quoi pensez-vous ? ».

Voici donc un aperçu de ce divertissant bouquin, regroupant des perles de statut Facebook de gens qui se sont donné la peine, volontairement ou non, de rencontrer la mission de faire de leur statut quelque chose qui vaille la peine d'être lue.

J'ai eu la chance d'obtenir en cadeau mon Statut - Vol. 1 de la part de Bob Beck (Directeur de création chez Dynamo), mais sachez qu'il est en vente sur leur site transactionnel.






samedi 9 janvier 2010

Le bon

Gustave LeBon aurait déjà dit :

« Le beau, c'est ce qui nous plaît,
et ce qui nous plaît se détermine moins par le goût personnel,
que par celui des personnes influentes,
dont la contagion mentale impose le jugement. »

J'ignore totalement qui est ce Monsieur LeBon, et dans quel contexte il aurait senti le besoin de citer cette phrase, mais je la trouve intéressante dans sa façon de suggérer que le beau et le bon sont des principes maléables et souvent imposés par ceux qui ont du pouvoir (et souvent de l'argent), en l'occurence les clients.