Depuis plusieurs décennies, Ikea nous avait habitué à des standards graphiques de grande qualité dans leurs publications, feuilles techniques, emballages, communications et ce grâce à un programme d'identité plutôt simple, rigoureusement bien appliqué, fonctionnel (si l'on se donne la peine...), intemporel. L'emploi depuis toujours du Futura, police de caractère dessinée par Paul Renner en 1928, participe grandement au caractère distinctif de la marque, tout en lui ajoutant cette touche à la fois classique, moderne, fonctionnelle.
Dans les dernières semaines, Ikea s'est pourtant départie de sa police vedette aux dépends du Verdana, police de caractère sans grande personnalité et utilisée à toutes les sauces. Sous prétexte, fort probablement, que le Verdana s'emploie mieux on-line, grâce à sa meilleure lisibilité à l'écran et sa flexibilité multi-plateforme, cette institution du design do-it-yourself a été prête à délaisser un trait franchement distinctif de sa personnalité pour se plier à des contraintes purement techniques.
Je ne tiens pas à faire le procès du Verdana, ni à promouvoir l'utilisation du Futura. Je me questionne simplement sur la validité du choix d'Ikea, sur la pertinence de ce changement qui m'apparaît important et pour des raisons qui excluent toute considération identitaire. Une image de marque qui jouit d'une notoriété établie grâce à l'utilisation judicieuse de ses codes graphiques me semble soudainement faire faux bond, voire perdre toute son intégrité, lorsque soudainement prête à se dénaturer pour si peu.
Moi j'aimais bien mes feuilles techniques Ikea, avec sa grille et sa typographie de style international, très claire, élégante. À mon avis, l'emploi du Futura n'a rarement été aussi pertinent qu'ici ; il évoque le design, à saveur populaire.
verdana sucks
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